Patrimoine local

L’Église
eglise_01Le monument, visible, le plus ancien de Chartainvilliers : l’église, sans doute érigée au XVe siècle, a été reconstruite en 1691 sous l’égide de Madame de Maintenon comme en témoigne le bandeau sculpté sur le portail (armoiries stylisées sur la feuille communale mensuelle “La Voix du Frou”).
fronton_01La date de 1691 et les armoiries de Madame de Maintenon, qui figurent sur le fronton de l’église, attestent l’importance que l’amie du Grand Roi devait apporter à ce lieu de culte en le reconstruisant.
Pour en savoir plus :https://chartainvilliers.fr/eglise

Les Terrasses
.terrasses_01 En 1685, Louis XIV, installé à Versailles, désire que les fontaines du Château fonctionnent jour et nuit ; un projet, parmi tant d’autres, consiste à détourner les eaux de l’Eure à partir de Pontgouin et de les mener aux divers bassins alimentant le parc du château.

bornes_terrasses_01L’eau voyage au niveau du sol jusqu’à Théléville, puis il faut traverser la Vallée de l’Eure à Maintenon, pour cela Vauban projette la construction d’un aqueduc de 4480 m de long sur trois niveaux d’arcades (70 m de haut).
La déclaration de guerre à I’Espagne, et le manque d’argent, arrêtent les travaux qui ne seront jamais repris. 30 000 hommes ont travaillé sur le site, 10 000 sont morts de maladie (malaria, scorbut).
terrasse_carte_01Les Terrasses sont le témoignage de ce passé. A noter que la “Grande Voute” (XVIIe s.) est inscrite au répertoire de Monuments Historiques depuis le 19/03/1934.

Les bornes du Chapitre
Notre histoire est liée pour une période à celle du château de Maintenon. En effet, en 1674, Madame de Maintenon achète le Château, clos de murs, en bordure de l’Eure, et en restera propriétaire pendant 24 ans. Elle fera de sa nièce Charlotte Françoise d’Aubigné son héritière qui épousera en Mars 1698 Adrien-Maurice, duc d’Ayen, futur duc de Noailles. En 1731 le Duc fait construire un hôpital pour aider les pauvres gens malades et infirmes de ses Domaines. Il fonctionnera jusqu’à la Révolution. ll ne sera jamais rétabli, mais à la suite d’un procès intenté à la commune de Maintenon, en 1863, il sera attribué, à Chartainvilliers, une indemnisation pour compenser les bienfaits prévus par le fondateur. Cet “hôpital” a été jusqu’en 1990 le siège de la brigade de la Gendarmerie Nationale de Maintenon.

borne_01Six bornes sont positionnées en limite de Chartainvilliers, Bouglainval et Berchère-St-Germain. Sur certaines faces, peu lisibles, figurent les armes de la famille de Noailles (Geules à bande d’or) et sur d’autres faces les armes du chapitre de Chartres (la “chemisette”). Ces vestiges, d’environ un mètre de haut, rappellent la limite des propriétés respectives.

Éoliennes
tour_mairie-1925Chartainvilliers possède deux étranges tours. L’une est située au centre du village sur la route de St-Piat, à côté de la mairie, l’autre est située au sud sur la route de Jouy ; celle de la mairie porte la sirène. Elles sont d’allure XIXe siècle, construites en blocage de silex et mortier, avec base, encadrements et corniche en briques, cette dernière surmontée d’un rang de pierres. Le touriste pensait qu’il s’agissait d’anciens châteaux d’eau ayant perdu leurs cuves ; il y a bien un château d’eau situé à l’est, mais d’allure plus récente (XXe siècle).
En fait, c’est encore plus intéressant : ce sont des supports d’éoliennes !
Au XIXe siècle, le problème de l’alimentation en eau était préoccupant. Chartainvilliers est situé sur le plateau à 156 mètres d’altitude, à 2 km seulement de l’Eure à vol d’oiseau, mais 50 mètres plus haut. Il y avait bien deux puits, mais l’eau était à 50 mètres, car la nappe phréatique est pratiquement au même niveau que la rivière, à une si proche distance.
tour-eolienne_01En 1858, l’idée germa d’installer des pompes dans ces puits. L’idée prit corps en 1859, Mr Loison étant maire, sous la forme de pompes entraînées par des éoliennes. Les tours furent confiées à Mr Lavigne, entrepreneur à Maintenon, les pompes et les éoliennes à Mr Lethiers, charpentier et mécanicien à Jouy, inventeur de l’appareil hydraulique. Après quelques problèmes techniques et politiques, l’installation fonctionna au début de 1861. Le débit était de 700 1/h, ce qui donna satisfaction pour alimenter les fontaines publiques. Le touriste ne connaît pas la date de cessation de fonctionnement. La tour est de forme tronconique, d’un diamètre de 4,20 m à la base et de 3,50 m au sommet, et d’une hauteur de 10,50 m. L’intérieur est d’un diamètre constant de 2,50 m. Le rez-de-chaussée voûté, accessible par une porte, contenait le mécanisme permettant de faire fonctionner la pompe à bras en cas de manque de vent. Au-dessus, le bas du cylindre constituait un réservoir-tampon de 6,3 m3 ; une fenêtre est située au-dessus du niveau de l’eau. L’éolienne tournait à 14,5 m de hauteur. Elle comprenait un rotor à 12 pales et une dérive ; on lui avait ajouté 5 pales plus petites pour modérer sa vitesse (?). Un renvoi d’angle entraînait un arbre vertical. Le touriste n’a aucune documentation sur la pompe.
Renseignements et plans ci-après tirés d’une notice consultable en mairie

Source : Roland DURECU Pierres 2005